Passerelles, association amie de Concertina, organise chaque année des rencontres enrichissantes autour des migrations.
Les murs ne servent à rien c’est un week-end de films documentaires, lectures de textes, écoutes publiques de radio, conférences, expositions, pour s’informer et réfléchir sur les questions de migrations.
Prendre trois jours pour penser les migrations
Depuis sept ans, nous construisons dans la Drôme des journées qui se veulent accessibles à tous et exigeantes à la fois : apporter des contenus riches et sérieux sur la migration, sous de multiples facettes, du proche au lointain et en entrant dans ce sujet par différents médiums. Le cinéma, la photographie, la littérature, la radio, la cartographie, les conférences juridiques, les expositions, les conversations avec des artistes, des chercheurs, des journalistes. Ce croisement des formes est ce qui fait la force de notre événement. La programmation valorise les contenus qui prennent le temps de nous expliquer un contexte, des enjeux, et qui nous emmènent dans des histoires au long cours, que ce soit par le film documentaire, le roman, l’essai, le reportage photo ou radio.
Cette année, nous avons la chance de présenter une exposition exceptionnelle, Les chants de l’Asphodèle, de Mathias Benguigui et Agathe Kalfas (Rencontres photographiques d’Arles 2021) sur ce lieu si particulier qu’est Lesbos, aujourd’hui et dans l’histoire.
Les cartes – outils cruciaux – seront aussi mises à l’honneur, avec l’exposition du collectif Migreurop, intitulée Expériences migratoires, illustrant comment l’Europe ferme ses portes.
Lesbos sera aussi évoquée dans le très beau film La vie devant elle, dont la réalisatrice Manon Loizeau nous fait le plaisir de venir au festival et dialoguer avec le public.
Nous échangerons également avec Stefan Le Courant sur son livre Vivre sous la menace, les sans-papiers et l’Etat, immersion éclairante dans la vie des personnes dites « irrégulières », qui sont aussi le sujet du film Maîtres, puisqu’il se passe dans un cabinet d’avocates spécialisées en droit des étrangers,et qui ne manquera pas de faire réagir l’ethnographe.
Les mini-conférences juridiques, données chaque année par Julia Briland, se veulent toujours claires et concises : nouvelle loi immigration en France et Pacte européen en seront les sujets.
L’écoute publique de podcast, une forme que nous apprécions particulièrement à Dieulefit, nous mènera sur les routes de la chanson Ya Rayah de Rachid Taha.
La musique sera aussi le fil conducteur du grand film documentaire Le chant des vivants, dans sa fonction de soin des personnes traumatisées pendant les séjours thérapeutiques de l’association Limbo, qui a eu un grand succès en salles. Après le film nous échangerons avec le psychiatre Morgan Fahmi, sur sa prise en charge des personnes exilées.
Les lectures, moments privilégiés pour entrer dans des oeuvres littéraires, nous feront rencontrer Bibiche dans son parcours de demande d’asile, et explorer la notion d’indésirabilité dans une lecture à deux voix, construite en écho avec le livre de Michel Agier. Ljubisa Danilovic nous introduira son livre Georgia une histoire de migrations, qui croise récit épistolaire fictionnel d’un exilé en 1906 et images des routes migratoires d’aujourd’hui.
Le film Black Jesus clôturera le festival en nous emmenant dans un village de Sicile questionné jusque dans sa petite église par l’accueil de demandeurs d’asile.
La table de livres, la buvette, les repas et la fête du samedi soir sont là pour que l’on se parle, que l’on se rencontre, entre solidaires de tous les territoires, chercheurs, acteurs de l’accueil ou citoyens souhaitant s’informer et peut être s’engager.
On vous attend avec impatience à Dieulefit du 22 au 24 septembre, come as you are, car ici « nul n’est étranger ».
Le programme est ici.
La vidéo est là.