Marion Lachaise

Marion Lachaise propose une dialectique entre voir et être vu, regarder et être regardé, juger et être jugé qui lie le corps et le regard du spectateur.

Sa plastique évoque la notion de scène : la construction d’une intrigue. Ses représentations appellent une expérience de déplacement, un événement subjectif du temps et de l’espace. Cette dialectique se décompose en plusieurs médiums (peinture, dessin, photographie, sculpture, vidéo) et en dispositifs optiques tels que la confrontation théâtrale de la scène et de la salle, le cadre comme fenêtre et seuil, la réalité augmentée.

De 2015 à aujourd’hui, elle assiste aux audiences de cour d’assises. Elle en tire une pratique de dessin the drawing eye qui lui permet de tracer ce qui ne s’écrit pas, ne se dit pas : les regards et silences. À l’atelier, l’ensemble des notes, flux, schémas sont le point de départ d’un travail pictural où touches, rapports d’échelle, contrastes et rythmes progressent vers un point d’intersection. Dans les séries silent score et eyescape, le tableau est le produit insaisissable des vibrations visuelles qui recomposent picturalement l’expérience des assises. Le point d’orgue en est une zone de concentration du regard du spectateur.

Depuis 2011, elle réalise des portraits vidéo de personnes détenues. Elle déploie une plastique de dé-figuration nommée antiportraits qui transfigure le champ du visible. La mutation subie par ces physionomies contemporaines donne forme à une face cachée de l’identité sociale. L’antiportrait n’est pas ressemblant au visage mais devient le lieu de la transformation de celui-ci, un lieu de l’apparition d’un « sujet tel qu’en lui-même » selon Roland Barthes.

Son intérêt pour le jugement est devenu le cœur d’une réflexion plastique. Pendant les années d’intervention comme artiste dans des prisons, et comme public de plusieurs procès d’assises, elle a acquis une position intermédiaire entre le monde judiciaire et le monde carcéral qui a suscité la question Qui juge qui ?

Le projet ostrakon est pensé comme une traversée réelle, symbolique et sensitive de ce que recouvre l’acte de juger. Il consiste en deux résidences simultanées, l’une relevant de la cour d’assises sur le territoire (série en cours œil pour œil), l’autre au centre pénitentiaire de Réau. Une exposition, un court-métrage et une performance sont en cours de production.

Elle réalise les séries photographiques œilletons (2015), ostrakon loïe fuller (2019-2021), la sculpture sonore choeur captif avec la voix de Juliette Binoche (2020-2021,6’45 min.) ; les films antiportraits, réau (2018, 40min.) ; antiportraits, clairvaux (2011-2015, 16,36 min.) ; le ciel est par-dessus le toit (2015,1’43 min.) ; le livre en réalité augmentée l’œil de clairvaux (2015, éditions Trans Photographic Press) ; le livre mille et un morceaux (2019, éditions Scopique Studio).

Elle reçoit le prix du Ministère de la Culture un projet, un mécène pour antiportraits, réau en 2018 et le prix Beau livre du Barreau de Paris pour l’œil de clairvaux, ex- aequo avec Murmures pour la jeunesse de Christiane Taubira en 2016.

L’oeil de Clairvaux

Spectacle

Dans l’oeil du box

Marion Lachaise

Mounira Barbouch

Vendredi 28 juin

17h30 – 18h30

Église Saint-Pierre – Dieulefit

Gratuit

 

Samedi 29 juin

14h30 – 15h30

Église Saint-Pierre – Dieulefit

Gratuit

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